vendredi 6 décembre 2013

Arles photo 2014 oui mais où?

En effet, les anciens ateliers SNCF qui accueillent les Rencontres de la photographie d'Arles ont été vendus à Mme Maja Hoffmann, une mecene suisse qui souhaite édifier en Arles un centre d'art contemporain. Le bâtiment sera conçu par l'architecte star Franck Gehry.



Le directeur des Rencontres, Francois Hébel quitte le projet, cependant, il accepte d'assurer la cette dernière édition. Soit, mais où?



Les différentes propositions sont inadaptées…..«Les propositions de lieux de remplacement qui leur sont faites sont provisoires et inadéquates. […] En dépit de propositions alternatives formulées par nous auprès de Maja Hoffmann comme auprès des tutelles, aucun projet clair de répartition durable n’a été précisé. Nous apportions pourtant des solutions à moindre coût : il était possible de séparer le terrain en deux lots, Luma d’une part, de l’autre, les Rencontres rachetant ses bâtiments d’exposition pour seulement 6 millions d’euros, financés en vingt ans sur leur budget annuel, sans subvention supplémentaire.» (Le monde 21 novembre). 

La ministre s'est dit prête à déménager le festival dans une autre ville???? 



Vous pouvez signer une pétition pour sauver les rencontres. 
www.sauvonsles rencontres.org


Un autre débat agite la petite ville d'Arles, le projet de Franck Gehry semble peu séduire la population. en effet, le projet déjà rétorqué, est un tour de verre et de métal de 75 mètres de haut, hauteur qui semble être incompatible avec les préconisations de Monuments historiques. 



Praesentation Projekt FRA, France, Arles, presentation of the project "Parc des Ateliers" on 7th of July 2008. On the site of an earlier railway workshop SNCF develops the foundation LUMA of Maja Hoffmann in collaboration with Gehry Partners LLP a "Centre international de la photographie et de l'image" having in program exhibition, conservation and production, replenished with artist appartments and guest studios. The national photo school and the edition Actes Sud will come on site, also the "Rencontres internationales de la photographie". From left: Edwin Chan, Maja Hoffmann, Frank Gehry  111AT20080707D1634
Voici en copie un article qui résume les tensions existantes.

Hervé Schiavetti est un maire d'Arles béni des dieux. Il a travaillé pour cela, mais tout de même… Il l'avoue lui-même : "Je suis sur un nuage." Sa ville de 54 000 habitants, jadis en banqueroute, aujourd'hui plutôt redressée, mais qui affiche près de 15 % de chômeurs, pourrait devoir son salut à la culture. On le dit pour d'autres villes. Mais là, c'est unique. Cela a commencé avec la pêche miraculeuse, en 2007, dans le Rhône, d'une tête sculptée de César, que les spécialistes jugent exceptionnelle. Le public aussi. Le Musée de l'Arles antique attirait 80 000 personnes avant sa découverte. L'année où ce trophée fut exposé pour la première fois, en 2009-2010, l'affluence grimpa jusqu'à 325 000 personnes.

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Une autre bonne étoile va illuminer Arles. Elle porte le nom d'une famille suissealémanique, discrète comme il se doit. Elle va lui offrir de l'argent et des œuvres d'art, butin exceptionnel pour une commune de cette dimension. D'autant que cet argent est privé. Et qu'il va tomber sur une ville communiste, ce qui est savoureux. Partons de Maja Hoffmann, dont l'arrière-grand-père, Fritz Hoffmann-La Roche, a fondé à Bâle, en 1896, la fameuse firme de médicaments – le Valium, c'est eux. Le groupe Roche a dégagé, en 2012, un chiffre d'affaires de 36,4 milliards d'euros. Des Suisses riches, il y en a. Des Suisses passionnés d'art, aussi. Mais des Suisses qui ont fréquenté les bancs de l'école d'Arles, c'est rare. C'est le cas de Maja Hoffmann, brune polyglotte qui réside dans la cité provençale quand elle n'est pas à Zurich, Londres ou New York.
Dans les prochaines semaines, sa fondation, nommée Luma, créée à Zurich en 2005, va acheter 6 hectares dans les anciens ateliers SNCF d'Arles. Elle va ybâtir, avec ses propres deniers, un projet artistique à 100 millions d'euros.Sansparler des millions pour le faire tourner. Le premier coup de pioche est prévu en janvier 2014. Le fleuron du projet est une tour de 56 mètres conçue par l'architecte américain Frank Gehry. Elle sera ondoyante, spectaculaire, nappée d'un aluminium brillant. Bref, elle fera beaucoup parler. D'autant que 56 mètres, c'est haut dans une ville basse truffée de vestiges romains. Gehry est l'auteur du musée Guggenheim de Bilbao, ce qui est prometteur. Il est aussi le concepteur du bâtiment de la Fondation LVMH, en cours de construction à Paris. Le phare arlésien devrait être fini en 2017. En attendant, si vous allez à Arles cet été, vous pourrez admirer ou détester les maquettes du projet, présentées à l'entrée du site. Les animateurs de la Fondation Luma veulent un lieu "entre le Centre Pompidou et le parc de La Villette". Diable... Le public y découvrira – entre autres – la collection d'art actuel de Maja Hoffmann, dont nous avons pu entrevoir une partie dans sa résidence de Londres : Cy Twombly, Gilbert and George, Damien Hirst, Jeff Koons, Sigmar Polke… En bonus, la collection familiale, celle d'Emanuel Hoffmann, qui se trouve à Bâle : Delaunay, Klee et Ernst, des conceptuels tels Joseph Beuys ou Bruce Nauman, ou des contemporains comme Jeff Wall, Fiona Tan et Andrea Zittel. Sans compter que le public sera aimanté par le bâtiment de Gehry.
RENOUER AVEC VAN GOGH
Un autre lieu va faire briller Arles lors de son ouverture, dès avril 2014. La Fondation Van Gogh, qui vivote depuis trente ans, va prendre une sacrée ampleur avec son installation dans un hôtel particulier du XVe siècle, au centre de la cité antique. Les quatre niveaux sont en rénovation pour 11 millions d'euros. Cette fois, ce n'est pas Maja mais son père, Luc Hoffmann, qui paie la note. Ce dernier est une figure locale. Pour aller vite, cet ornithologue et spécialiste des mouettes a englouti des millions pour préserver la Camargue.
Luc Hoffmann veut renouer avec Van Gogh à travers des expositions qui seront présentées dans 1 000 m2. Car si l'artiste néerlandais a peint 32 toiles à Arles, entre 1888 et 1889, aucune n'y est conservée. La fondation a signé un contrat sur cinq ans avec le Musée Van Gogh d'Amsterdam, qui lui fera des prêts. Une bonne adresse quand on sait que ce musée conserve plus de 220 tableaux et 500 dessins du maître. "Huit tableaux au moins" de Van Gogh seront déplacés à Arles, dit-on à la fondation, pour l'exposition inaugurale, qui durera du printemps à la fin de l'été 2014. D'autres suivront. Cette location a un coût, que la fondation refuse de dévoiler. Mais, là encore, c'est Luc Hoffmann qui paiera.
Les Fondations Luma et Van Gogh pourraient bouleverser la ville et son économie. Des dizaines d'emplois sont en jeu, et le nombre de visiteurs par an, actuellement de 600 000, pourrait doubler dans quelques années. En tout cas, la cité provençale est un laboratoire des liens entre culture et économie. Tout cela pour dire qu'à une époque où l'Etat et les collectivités locales sont à sec, les fondations sont un recours. On est loin du temps où les responsables de musées méprisaient ces trublions privés, et où les services de Bercy les refusaient car ils échappent souvent à l'impôt. Sans doute le maire devra-t-il composer avec elles."Je préfère être dans cette situation", répond-il, pragmatique.
Pour l'instant, il n'y en a qu'un qui râle. Il s'appelle François Hébel, et il est le directeur des Rencontres photographiques, festival qui bat son plein cette semaine, et dont les expositions sont à voir tout l'été. Il râle parce qu'une bonne moitié des événements sont abrités au Parc des Ateliers, un lieu qu'il perdra progressivement quand Luma se développera. Le maire goûte peu la critique. Réaliste, il confie que "le rapport de force a changé". Sous-entendu, il faudra que ce festival, financé par l'argent public, fasse avec la fondation privée. Tout un symbole…

Article paru le 5 juillet 2013


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